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Un accord de paix au Mali

(BRUXELLES2) La signature d'un accord de paix au Mali par toutes les parties suscite de l'espoir.

Il y a 2 ans et demi lors de l'offensive des rebelles soutenus par les mouvements "terroristes", on ne donnait pas cher de la stabilité de ce pays. La réplique éclair des Français en a surpris plus d'un. Parfois raillée, à mi-voix, par certains (rares) responsables européens comme l'expression d'un colonialisme mal digéré, elle est aujourd'hui saluée unanimement par tous comme la bonne réaction au bon moment.

Cet accord de paix a donc été salué dans de nombreuses capitales. Du côté de l'Union européenne, on se félicite de cette « nouvelle étape importante du long processus visant à rétablir la confiance mutuelle ». « Cet Accord va contribuer à la restauration de la stabilité et de la sécurité, à l’amélioration des conditions de vie pour la population et ouvrira la voie à la réconciliation nationale » soulignent dans un communiqué commun la Haute représentante de l'UE, Federica Mogherini, et le commissaire chargé du Développement, Neven Mimica.

Les Européens saluent « les efforts remarquables des parties signataires pendant les négociations » tout comme l'engagement « de l’Algérie, qui a conduit la médiation ». Maintenant il faut appliquer cet accord dans ses moindres détails. « Toutes les parties doivent maintenant remplir leurs obligations, et en priorité respecter le cessez-le-feu encore fragile que tous les groupes armés se sont eux-mêmes engagés à respecter. Il est tout aussi important que le Gouvernement du Mali joue un rôle moteur dans le processus de réconciliation. La réussite de la mise en œuvre de l’Accord dépendra également des réformes qui seront menées dans les secteurs de la décentralisation, de la justice et de l’enseignement, ainsi que de la lutte contre la corruption et l’impunité.

Mais la communauté internationale doit veiller au grain. « L’Accord de paix contient également des engagements pour les membres de la médiation, y compris pour l’UE, et prévoit l’implication des membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies au sein du Comité de Suivi de l’Accord ». C'est la MINUSMA, lors du renouvellement de son mandat, qui « aura un rôle spécifique et de chef de file dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et bénéficiera de tout notre appui ».

L'Europe « est prête à participer activement, en particulier dans le domaine du développement, ainsi que celui de la réforme du secteur de sécurité en mettant à contribution les missions PSDC (*) déjà opérationnelles au Mali » précisent les Européens. Elle « reste prête à mobiliser tous les instruments à sa disposition afin de contribuer au renforcement de la paix et la stabilité pour la population du pays.» Plusieurs domaines ont été jugés prioritaires pour conforter l'accord de paix : 1) consolidation de la paix et réforme de l’état, 2) sécurité alimentaire et développement rural, 3) éducation et 4) infrastructures.

(NGV)

(*) La mission de formation de l'armée malienne (EUTM Mali) et la mission de renforcement des capacités des forces de sécurité (EUCAP Sahel Mali).

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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