Utilisation d’armes chimiques en Syrie : les pirouettes de John…
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(BRUXELLES2) John Kerry, le secrétaire d'Etat américain n'a pas voulu confirmer mardi (23 avril) l'utilisation d'armes chimiques en Syrie. Lors du traditionnel échange avec les journalistes après la réunion des ministres des affaires étrangères de l'OTAN à Bruxelles, il a utilisé toutes les vieilles ficelles du politique qui veut passer à coté de la question.
Le secrétaire américain a d'abord oublié la question dans celle posée par les journalistes puis botté en touche, déclarant « Permettez-moi de dire - je suis désolé, les gars. La prochaine réunion a déjà commencé. Et je ne veux pas être impoli. Car j'ai déjà eu à être hors d'une réunion pendant une certaine période de temps. » !
Pas d'information confirmée de Nétanyahu
Relancé dans sa question par notre confrère du Washington Post, le secrétaire d'Etat a cependant consenti à ajouter un mot. « J'ai parlé avec le Premier ministre (isralien) Netanyahu ce matin par téléphone. Je pense qu'il est juste de dire qu'il n'était pas en position de confirmer ces informations. (Mais) ce n'est pas à moi de commenter de telles annonces sauf à vous dire que je ne sais pas encore ce que sont les faits ».
Ne croyez pas ce que disent les journaux... mais quand même !
Adepte de la pirouette à 3 balles, Kerry a utilisé le « vieil adage : "Ne croyez pas toujours ce que vous lisez dans les journaux." avant d'expliquer en quoi il était gêné. « L'information que j'ai à ce moment n'est pas confirmé d'une manière où je puisse être à l'aise pour pouvoir la commenter comme un fait. Peu importe les allégations, nous devons enquêter de façon sérieuse et il est important de savoir ce qu'il se passe ».
Une ligne rouge
Mardi dans la journée, le général israélien Itai Brun, chef du département de recherche et d'analyse au sein de la division du renseignement, avait déclaré que des armes chimiques avaient été utilisées. La reconnaissance de l'utilisation d'armes chimiques est un enjeu important puisque le président Obama avait présenté l'utilisation de ces armes comme une « ligne rouge » qui changerait la donne. Reconnaitre leur usage obligerait les Etats et au premier plan les Etats-Unis à reconsidérer leurs positions sur le dossier syrien.