[Dossier n°06] EULEX Kosovo. Un déploiement difficile. Un contexte politique délicat. Une mission en évolution constante
(B2) Déclenchée en février 2008, la mission « EULEX » a vu son déploiement retardé par le refus de la Serbie, soutenue par la Russie à l’ONU, qui ne souhaitaient pas voir les Européens remplacer la mission des Nations-Unies pour le Kosovo (MINUK).
Un déploiement difficile
Lundi 18 février 2008. Les Européens entérinent, la mission « État de droit » au Kosovo. Au lendemain de la proclamation d'indépendance par le Parlement kosovar (le 17 février). L'Europe déploie 2000 policiers et magistrats.
— Ce, malgré les divisions entre Européens sur la reconnaissance ou non d'un État au Kosovo. Mais la Russie reste fortement opposée à cette mission. Dimitri Rogozine, l'ambassadeur de l'OTAN à Bruxelles l'explique.
Début juin 2008. Seulement 300 personnes sont présentes à EULEX Kosovo, sur les 2000 prévues au départ.
— Après des semaines d’hésitation, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a adressé une lettre aux autorités du Kosovo, annonçant une reconfiguration de la force de l’Onu dans le pays (Minuk) et un plan de passation des pouvoirs à EULEX Kosovo. Lire : La Minuk au Kosovo reconfigurée, Eulex Kosovo pourrait se déployer
Jeudi 15 juin 2008, les ministres de la Défense de l’Otan, insistent pour que la KFOR soit déchargée des tâches policières et de maintien de l’ordre.
— entrée en vigueur complète de la Constitution kosovare
Fin juin 2008, la « phase 2 » du déploiement doit s'entamer.
Jeudi 17 juillet 2008. La Serbie n'est pas contre la présence d'une mission civile de l'UE sur son territoire », déclare, à Moscou, le 17 juillet, le ministre serbe des Affaires étrangères, Vuk Jeremic à l'issue d'une rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov. La situation se débloquerait-elle ?
Mercredi 23 juillet 2008. Un accord intervient. Des accords techniques sont passés entre la Minuk et l’Union européenne. Un accord est entériné pour la participation de la Suisse à la mission européenne. Première participation d’un pays tiers.
Août 2008. Le déploiement reprend lentement. Eulex Kosovo recrute…
Lundi 6 octobre 2008. Mais il est, à nouveau, interrompu, le Kosovo refusant à son tour le plan Ban Ki Moon. Les Serbes, aussi, traînent des pieds. L'Union européenne menace... Lire : Si Belgrade n’accepte pas la mission Eulex, pas d’adhésion!
Mercredi 26 novembre 2008. Les obstacles kosovar et serbe définitivement levés, le dernier feu vert nécessaire, celui du Conseil de sécurité de l’ONU est obtenu.
Vendredi 5 décembre 2008. La capacité initiale opérationnelle (IOC) est déclarée atteinte.
Lundi 8 décembre 2008. La capacité initiale opérationnelle (IOC) est entérinée lors du Conseil des ministres des Affaires étrangères, qui peut alors officiellement lancer l’opération. Avec un peu plus de six mois de retard sur le calendrier prévu.
Avril 2009. La pleine capacité opérationnelle pour la mission Eulex au Kosovo (FOC) est atteinte.
Octobre 2008. La participation des USA à Eulex Kosovo entérinée par un accord, au plan politique — les Américains sont très engagés auprès du nouveau gouvernement kosovar — comme opérationnel — la participation américaine n'est pas symbolique (policiers, juges, etc.).
Janvier 2009. Suit un accord similaire avec le Canada. Les 27 approuvent la participation du Canada à EULEX Kosovo.
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La mission s'installe
Le 16 octobre 2012, le COPS décide de reconduire le mandat du chef d'EULEX Kosovo, l'ancien général français Bout de Marnhac, pour quelques mois supplémentaires (jusqu'au 31 janvier 2013). Le chef d’Eulex prolongé
Le 29 octobre 2012, Mats Mattsson prend ses fonctions de nouveau chef de la division exécutive. Un Suédois nommé à la tête de la division exécutive d’EULEX
Mardi 4 décembre 2012, le choix d'un nouveau chef de mission est approuvé par les ambassadeurs du COPS. Le diplomate allemand Bernd Borchardt est nommé à compter du 1er février 2013. Un nouveau chef bientôt pour Eulex Kosovo. Un choix fait en faveur d'un diplomate plutôt que d'un militaire, d'un Allemand plutôt que d'un Italien. Le futur chef d’Eulex, profil et nationalité
Le 4 mars 2013, la colonelle de la Gendarmerie française Joëlle Vachter prend ses fonctions comme cheffe adjointe. Le colonel Vachter prend le poste de numéro 2 à Eulex Kosovo
Le 4 juin 2013, le Tribunal de l'UE rejette le recours de la société Elitaliania, une des plus anciennes compagnies privées italiennes d'hélicoptères, qui conteste de ne pas été retenu pour assurer les services d'urgence de la mission. Un marché public d’hélicoptère loupé à EULEX Kosovo = Procès
Le 24 octobre 2013, dans une lettre adressée à La Haute représentante, un syndicat européen dénonce le licenciement de plusieurs dizaines de contractuels internationaux de la mission Eulex et l'absence de recours. Le début d'une longue bataille juridique. Impasse pour les contractuels d’EULEX, le syndicat saisit Lady Ashton
Une évolution du mandat
[Analyse] Novembre 2013. Le mandat d’EULEX Kosovo pourrait évoluer. La discussion a commencé au niveau des ambassadeurs de l'UE
A suivre...
(Nicolas Gros-Verheyde)
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