Un batiment flambant neuf à Luxembourg
(BRUXELLES2 à Luxembourg) Ce conseil des ministres des Affaires étrangères a été l’occasion d’inaugurer un bâtiment flambant neuf du Conseil des ministres de l’UE. On l’oublie parfois mais le Luxembourg accueille, en effet, les Conseils des ministres de l’UE en avril, juin et octobre comme nombre de structures européennes.
Les journalistes comme les diplomates ont ainsi pu découvrir ce nouveau lieu, où tout sent le neuf… Quelques salles anciennes ont cependant été conservées à l’intact. Avec un petit pincement au coeur tout de même pour l’atmosphère du parc des expositions, où se tenaient depuis presque dix ans (depuis octobre 2003) les réunions des conseils des ministres, qui était – malgré tout – conviviale.
Tout est fait pour éviter les rencontres
On pouvait se rencontrer à la cafet’ ou dans les couloirs (et pour retomber dans le “monde réel”, il n’y avait que la rue à traverser pour aller… faire quelques courses au centre commercial Auchan ou manger un bout dans sa galerie marchande). Ici, en fait, tout a été conçu pour éviter des croisements intempestifs.
L’ambition luxembourgeoise
Ce centre de conférences est installé au pied d’une structure chargée d’histoire : le batiment “Tour” – dénommé aussi “Heichhaus” selon son appellation populaire ou “Alcide de Gasperi” selon son nom officiel -. Ce premier bâtiment, construit pour ce qui n’était encore que la Communauté économique européenne et la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier, à Luxembourg, est inauguré en 1966. Tout un symbole pour le Grand Duché qui ne cache pas son ambition de rester une capitale européenne. Et qui a toujours défendu becs et ongles – contre sa rivale belge, Bruxelles – la présence d’institutions européennes.
La rénovation de ce bâtiment s’inscrit, en effet, dans un vaste projet de construction et restructuration du plateau du Kirchberg qui domine la capitale, avec notamment un nouveau siège pour la Cour de justice de l’UE. Il est loin le temps ainsi où le Kirchberg n’était qu’une terre agricole. Il a été choisi par de nombreuses banques (la “vraie” richesse du Luxembourg) pour en faire leur siège européen. Ce plateau a aussi été revitalisé pour en faire un lieu plus vivant, avec l’implantation de logements, de commerces ou d’équipements culturels (comme la Philarmonie).
Au sommet d’Edimbourg, en 1992, les “12 choisissent de répartir l’implantation des institutions européennes sur trois villes : Bruxelles, Strasbourg et Luxembourg. Celle-ci “perd” les sièges du Parlement (plénière) et de la commission Ceca mais obtient que certains services du Parlement (le batiment Kad est en rénovation) et de la Commission (un nouveau batiment “Jean Monnet 2” est en construction remplaçant le “Jean Monnet 1”) continuent d’y être installés. Et, surtout, elle conforte sa place avec différentes institutions qui paraissent annexes à l’époque, au plan politique du moins, mais n’en sont pas moins importantes, et emploient du personnel : la Cour des comptes, la Cour de justice européenne, la Banque européenne d’investissement. Ces deux dernières institutions viennent ainsi d’inaugurer en 2008 une nouvelle extension (respectivement la 2e et la 4e). Et de nouvelles extensions sont programmées.
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