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Elections au Mali : on maintient … un peu, on reporte le reste ?

(Crédit: Commission européenne)

(BRUXELLES2) C’est au détour d’une phrase que le président par intérim Dioncounda Traoré arrivé àa officialisé un assouplissement du calendrier électorale. Lors de sa conférence de presse à la Commission européenne, ce mardi (14 mai), en prélude à la conférence internationale sur le Mali, il a indiqué être « décidé à organiser ces élections, en tout cas l’élection présidentielle avant la fin du mois de juillet, c’est un pari que nous allons tenir, que nous sommes obligés de gagner ». Interrogé sur la fiabilité de la date du 28 juillet, le président a expliqué « à notre avis elle sera maintenue. Nous ferons tout pour que le 28 juillet l’élection présidentielle commence ».

Premier report et premier abandon

Cette déclaration a deux conséquences. Tout d’abord, le calendrier est, une première fois, retardé par rapport à la date initiale et malgré le discours volontariste des autorités maliennes mais aussi des acteurs internationaux comme celles de l’envoyé spécial de l’ONU, Romano Prodi, on ne peut que douter du respect de cette date du 28 juillet. De plus, Traoré n’a parlé que de l’élection présidentielle, l’idée d’organiser le scrutin législatif au même moment semble donc prendre du plomb dans l’aile. Et l’idée d’un découplage semble avoir la faveur de certains experts au niveau européen. Ce qui confirme l’impression que B2 avait eu en se rendant sur place (lire sur le Club de B2 : Les élections en juillet au Mali : des obstacles et des risques)

La réconciliation par la décentralisation?

Le président malien s’est expliqué sur le processus de réconciliation qui doit être lancé. Un élément important serait la décentralisation et le président veut « faire en sorte que cette décentralisation devienne effective » mais que cela n’entraine « pas de discrimination particulière entre Nord et Sud. « Nous pensons que les problèmes peuvent trouver une solution dans la décentralisation. Elle n’a pas toujours été mise en œuvre comme nous le souhaitions et elle n’a donc pas fonctionné comme on le voulait » a-t-il affirmé. Il pose cependant des limites « nous sommes prêts à discuter de tout sauf de l’intégrité du Mali et de la laïcité » tout en faisant une distinction implicite entre les populations du Nord et les populations Touaregs au détour d’une phrase.

Thomas Le Bihan

Etudiant en "Affaires Publiques parcours Gouvernance Européenne" à Paris I. Stagiaire à B2. Suit l'actualité du Parlement européen.