L’Europe rappelle la Turquie à l’ordre sur le respect de la liberté de la presse
(BRUXELLES2) Les descentes de la police turque dans plusieurs médias proches de l’opposant politique musulman Fethullah Gülen, notamment la chaine de télévision Samanyolu, et l’arrestation du directeur de la rédaction de Zaman, sont des signes négatifs pour l’Union européenne que le gouvernement d’Ankara ne tourne plus très rond.
Contraire à la liberté de la presse…
« Les descentes de police et les arrestations de plusieurs journalistes et représentants des médias en Turquie sont incompatibles avec la liberté des médias, qui est un principe fondamental de la démocratie » ont tenu à rappeler conjointement Federica Mogherini, la Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères, et Johannes Hahn, le commissaire européen chargé du Voisinage dans un communiqué publié dimanche (14 décembre). « Nous nous attendons à ce que le principe de la présomption d’innocence prévale et rappelons le droit inaliénable à une enquête indépendante et transparente en cas de faute présumée, dans le plein respect des droits des accusés. »
… et aux valeurs européennes
Cette opération qui intervient quelques jours seulement après la visite en Turquie, effectuée par les 3 commissaires européens (Mogherini, Hahn et Stylianides, chargé de l’Aide humanitaire) apparaît comme une gifle aux yeux des européens qui rappellent que « cette opération va à l’encontre des valeurs européennes et des normes dont la Turquie souhaite faire partie ».
Un obstacle sur la route de l’adhésion ?
Mais elle pourrait aussi compromettre certaines chances de voir le processus d’élargissement repartir et de nouveaux chapitres s’ouvrir « Toute nouvelle étape vers l’adhésion avec un pays candidat dépend du plein respect de la primauté du droit et les droits fondamentaux » Un rappel qui n’est pas que théorique. Le conseil des ministres de l’UE devait, mardi (16 décembre), discuter de la suite de la politique d’élargissement, notamment avec la Turquie. « Nous attendons à ce que l’engagement ferme de l’UE donnée par nos homologues turcs lors de notre visite se traduise en actes. »