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Vol PS752. Une reconnaissance de responsabilité rapide de Téhéran

(B2) L’acte de contrition de l’Iran est exceptionnel. Il est rare qu’un État reconnaisse aussi vite et pleinement sa responsabilité pour un acte de ses forces armées envers des civils. Exemples récents ou passés

27 juin 1980, parti de Bologne le DC-9 de la compagnie italienne Itavia n’arrive jamais à sa destination : Palerme. Il s’abîme en mer près de l’ile d’Ustica (Sicile). 81 morts. L’hypothèse d’un accident est démentie. Des traces d’explosif sont récupérées. Mais le responsable n’est pas identifié. Du côté italien, on met officiellement en cause la France, pour avoir, par erreur, tiré sur un avion civil. Paris réfute sa responsabilité. Quarante ans après, la disparition du vol 870 reste toujours énigmatique.

3 juillet 1988, l’Airbus 300 d’Iran Air est abattu par un missile américain tiré du croiseur américain USS Vincennes. Ce en pleine tension Irak-Iran. 290 morts (dont 254 Iraniens). Les États-unis nient d’abord farouchement toute responsabilité du vol 655 faisant la liaison Téhéran-Dubai. Puis Ronald Reagan, en pleine campagne électorale, reconnait du bout des lèvres l’origine du tir, en le justifiant par une mesure défensive, sans vraiment faire d’excuses. Les boîtes noires ne sont pas retrouvées. Les victimes seront indemnisées. Mais bien plus tard. Au terme d’un procès qui se termine en 1996.

21 décembre 1998, le Boeing 747 vol 103 de la compagnie américaine Panam explose au-dessus de Lockerbie. Bilan : 270 morts (259 passagers et membres d’équipage + 11 habitants). Cet attentat attribué au départ (par erreur) à l’Iran, qui se révèle être l’œuvre de la Libye de Kadhafi. Tripoli ne reconnait pleinement être l’auteur de l’acte que cinq ans après, en 2003. Un accord se fait sur l’indemnisation des victimes.

17 juillet 2014, c’est le crash du vol MH17 de la Malaysian Airlines dans l’Est de l’Ukraine. Même si une responsabilité a été établie, celle des rebelles pro-russes d’Ukraine, ni ceux-ci ni Moscou n’ont encore vraiment reconnu leur responsabilité, presque six ans après l’événement (lire aussi : Crash du MH17. Les coupables, les responsables. Comme un problème européen aussi !).

(NGV)

Mis à jour avec réorganisation chronologique et précisions sur le vol 870

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).