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[Actualité] Mer Rouge : hélicoptère allemand en action, missiles balistiques abattus, navire chinois touché, drones détournés

(B2) Les actions continuent en mer Rouge où les flottes française, allemand et américaine œuvrent de concert pour abattre ou détourner les drones et missiles balistiques ennemis. Ils ont réussi cependant à toucher un navire chinois sans que la marine US puisse intervenir à temps pour interrompre son action

Une autre action à bord d’un hélicoptère

L’hélicoptère de bord Sea Lynx Mk.88A de la frégate allemande Hessen (F-221) qui participe à l’opération européenne EUNAVFOR Aspides) a repéré et détruit avec succès un drone marin Houthi en mer Rouge. C’était jeudi (21 mars) au matin. Une action légèrement différente de celle de l’hélicoptère français (lire : un drone houthi détruit abattu par un hélicoptère de la marine), puisqu’il s’agit ici de détruire un drone sur l’eau. Ce qui démontre cependant que c’est désormais un mode opératoire partagé du moins par les Européens dans les actions contre les drones, et plus économique que les missiles.

Trois missiles balistiques détruits

Le même jour, vers midi (locales), la frégate française Alsace (D-656) « engage et abat », selon les termes consacrés, trois missiles balistiques (ASBM) lancés par les Houthis en mer Rouge. Ce grâce à des missiles Aster 30 lancés depuis la frégate. NB : une première utilisation en réel pour une frégate française. Des Aster 15 (d’autodéfense) avaient déjà été utilisés pour abattre des drones par la frégate Languedoc.

Un dhow à l’abordage ?

A peu près à la même heure, un navire marchand signale une petite embarcation à proximité. Quatre personnes à bord. Le dhow s’approche à moins d’un nautique. L’équipe de sécurité du navire tire des coups de semonce et la petite embarcation a riposté. La petite embarcation quitte alors la zone.

Nouveau tir de missiles balistiques

Le lendemain, vendredi 22 mars, les Houthis tirent pas moins quatre missiles balistiques depuis la terre en direction de la mer Rouge. Aucun blessé ni dommage signalé.

Drones détournés de leur usage

Samedi (23 mars), au petit matin entre 6h50 et 9h50 (heure locale), les forces américaines, notamment le destroyer USS Carney (DDG 64), repèrent six drones en vol au sud de la mer Rouge. « Cinq se crashent ainsi dans les flots, en mer. Le sixième repart vers l’intérieur des terres, vers les zones du Yémen contrôlées par les Houthis » selon le commandement américain US CentCom.

NB : Une sorte retour à l’envoyeur… Le mode d’action n’est pas précisé. A priori, on peut présumer que des moyens de lutte électronique ont été utilisés pour stopper l’effet de ces drones.

Un navire chinois touché en mer Rouge

Le même jour, samedi (23 mars), dans la nuit, une première vague de tir de quatre missiles balistiques (ASBM) est effectuée par les Houthis en direction du MV Huang PU, selon le commandement US CentCom. Mais ce pétrolier panaméen battant pavillon chinois et exploité par des Chinois n’est pas atteint. Dans l’après midi, nouveau tir, à 23 milles marins à l’ouest de Mukha, le port yéménite de mer Rouge. Le navire lance un appel de détresse. Un incendie s’est déclaré à bord. Mais il est éteint en 30 minutes par l’équipage. Le navire et l’équipage se déclarent sains et saufs, « ne demandent pas d’aide », et continuent sa route jusqu’au prochain port d’escale.

NB : trois éléments sont intéressants à noter. 1° Les Houthis avaient précédemment déclaré qu’ils ne viseraient pas de navire chinois ont, apparemment, visé un navire clairement identifié comme chinois. 2° La flotte US comme européenne pourtant active dans la région n’a pas réussi à intervenir et détruire le missile. 3° Les Chinois n’ont pas tenu à requérir à une aide d’un navire militaire de la zone, ce qui peut s’expliquer soit par l’aspect mineur des dégâts (un feu de 30 minutes tout de même !), soit par la volonté de ne pas retarder son trajet… ou de ne pas voir un oeil inquisiteur à bord. Les relations militaires Chine-USA n’étant pas au beau fixe.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Mis à jour : précision sur le drone détruit par l’hélicoptère allemand (un drone marin)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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