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[Actualité] Un navire bangladais piraté dans l’Océan indien. Ancré au large de la Somalie (v2)

(B2) Un navire marchand a été capturé par les pirates somaliens a confirmé ce mercredi (13 mars) le QG de l’opération anti-piraterie de l’UE, EUNAVFOR Atalanta.

L’incident s’est produit en plein océan indien, à 600 nautiques à l’est de Mogadiscio. Le vraquier Abdullah, battant pavillon bangladais, parti des Émirats arabes unis vers le Mozambique, a alors été abordé par plusieurs pirates présents dans deux navires, l’un plus large et l’autre un simple dhow.

L’équipage pris en otage

Les pirates sont montés à bord et ont pris le contrôle du navire. Les 23 membres d’équipage sont sains et saufs selon le QG d’Atalanta. Mais ils ont été pris en otage. Le navire contrôlé par les pirates a pris la direction des côtes somaliennes, suivi à la trace par la marine européenne (cf. NB).

Un bateau mère à la rescousse ?

Un navire de pêche iranien avait été capturé le 2 mars dernier. Procédé classique pour les pirates afin de se procurer un navire plus puissant permettant de servir de bateau-mère pour partir à l’attaque de navires plus gros ou plus loin. Le centre de veille maritime européen (MSCHOA) avait signalé d’ailleurs son départ de Jiffle en Somalie avec 11 personnes armées à bord.

(Mis à jour) Ancré au large de la Somalie

Aux dernières nouvelles, le navire est ancré au large de la Somalie, à la position 06°41 Nord 047°19 Est, indique le QG d’Atalanta le jeudi (14 mars) dans un message reçu par B2. C’est-à-dire au large de Galcaio selon nos éléments. L’opération européenne anti-piraterie continue de surveiller de près le navire avec ses moyens aériens notamment. Un hélicoptère a ainsi survolé le navire permettant de faire des observations précieuses.

12 pirates à bord

« Au moins 12 pirates se trouveraient à bord du navire », alors que l’alerte initiale indiquait « un groupe de 20 personnes armées ». Ce qui pourrait indiquer que certains pirates ont quitté le navire. Pour les experts de l’opération, il est « possible que l’origine des pirates participant à ce détournement soit la même que celle du MV Ruen », capturé par les pirates en décembre (lire : [Actualité] Un navire malto-bulgare capturé par les pirates somaliens dans le Golfe d’Aden).

Trois groupes pirates identifiés

Les Européens ont identifié « trois camps de groupes de pirates dans différentes zones du nord, du centre et du sud » de la côte somalienne. « Depuis ces camps, ils soutiennent les opérations de détournement. »

Une piraterie en hausse

La piraterie somalienne a repris ses droits depuis quelques semaines. Plusieurs attaques se sont ainsi déroulées récemment tant au large des côtes somaliennes (lire : [En bref] Une nouvelle attaque des pirates déjouée) qu’en mer d’Oman ou d’Arabie (Lire : [Actualité] Plusieurs actes de piraterie en mer d’Oman, à l’Est de l’Océan indien) contraignant les marines (européennes ou indienne) à ne pas baisser la garde et intervenir.

(Nicolas Gros-Verheyde)

NB : La force maritime européenne est actuellement commandée sur zone par le contre-amiral italien Francesco Saladino à bord de la frégate de type FREMM, l’ITS Federico Martinengo (F-596). Elle dispose d’un autre navire, la frégate espagnole Canarias. Et un avion de patrouille maritime espagnol de type Vigma D4.

Correctif sur l’avion disponible, mis à jour (v2) ancrage au large de la Somalie + données plus générales sur la reprise de la piraterie

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).