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[Actualité] Les six pirates arrêtés remis aux Seychelles

(B2) Les militaires européens ont remis, mardi soir (14 mai), les six pirates impliqués dans l’attaque du Chrystal Arctic aux autorités des Seychelles

Remise effectuée dans le cadre de l’accord juridique que l’Union européenne a conclu avec les Seychelles en 2009 (lire : Les accords Ue avec les Seychelles signés).

Le QG d‘opération Eunavfor ATALANTA, situé à La Rota, a confirmé mercredi (15 mai), la remise aux autorités des Seychelles des six pirates présumés qui ont mené l’attaque contre le navire marchand battant pavillon des Îles Marshall, Chrystal Arctic, le 10 mai (lire : [Actualité] Une attaque pirate au large de la Somalie échoue. Pirates blessés et arrêtés). 

Des faits incriminés, documentés

Avant cela, une commission composée du ministre de l’Intérieur des Seychelles, d’un représentant du centre national de coordination du partage d’informations et de membres de la police seychelloise ainsi que de trois représentants de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), est montée à bord de la frégate espagnole Canarias, pour un point d’information. Ils ont « été informés des circonstances de l’affaire » et des différents faits collectés par les militaires européens sur place. Les six prévenus sont désormais en détention et en attente de jugement. L’ambassade de l’UE à l’ïle Maurice (qui assure la représentation européenne aux Seychelles) a également contribué à la coordination avec les autorités seychelloises.

Un accord conclu il y a près de quinze ans

Cette remise s’inscrit dans un accord juridique, toujours en vigueur, conclu par l’Union européenne, avec les Seychelles, en 2009, qui permet de juger les pirates présumés arrêtés par les navires de guerre qui participent à l’opération EUNAVFOR Atalanta (lire : l’accord provisoire de transfert). Peu importe la nationalité du navire

Un acte de dissuasion

C’est un des points essentiels de l’action européenne contre les pirates. Les Européens ont en effet tenu, dès le début, à se doter d’un cadre juridique performant, permettant non seulement d’arrêter les pirates, mais aussi de pouvoir les poursuivre en justice, « conformément au droit international ». Puis, les condamner ensuite à une peine de détention, graduée, selon leur implication dans l’acte. Ce qui a participé, sans nul doute, à la « dissuasion » des actes de piraterie.

Seychelles, pays volontaire

En tout, entre 2008 et 2012, plus de 2000 suspects ont ainsi été arrêtés par les différentes forces présentes dans la zone (européennes, régionales, autres pays), selon notre base de données. Plus de la moitié (environ 1000) ont été poursuivis en justice, soit en Somalie, soit dans les pays européens ou occidentaux, soit dans des pays partenaires (Seychelles, ile Maurice, Kenya, Tanzanie). Les Seychelles ont été un des pays tiers les plus actifs dans ce processus, avec le Kenya, traitant ainsi une centaine de pirates. En échange, la petite île de l’Océan indien, a reçu une aide notable européenne, notamment en termes financiers, afin d’agrandir et mettre aux standards européens la prison locale.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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