Ouvrir une délégation à Téhéran serait certainement utile
(BRUXELLES2) Le fait de ne pas avoir de délégation européenne en Iran est un handicap a reconnu aujourd'hui, un haut responsable du service diplomatique (SEAE), devant quelques journalistes. Avec l'Iran, si on veut une bonne réaction, il faut avoir une stratégie à long terme mais aussi « pouvoir l'alimenter quotidiennement » a-t-il expliqué. Pour cela, « c’est toujours intéressant d’avoir une délégation sur place. Une ambassade permet d’avoir des informations directes. » Encore pour cela faut-il avoir une volonté politique et... des moyens. Or, ceux-ci sont, pour l'instant, limités. Le SEAE ne peut ouvrir vraiment de nouvelles délégations sans redéploiement d'autres postes. Une présence sur place sera d'autant plus utile, que « la lecture du pouvoir à Téhéran est extrêmement complexe. Entre les conservateurs, préconservateurs, modérés, radicaux.... si quelqu'un est capable de me dire ce qui se passe à l’intérieur de l’Iran, je lui offre un déjeuner » a-t-il conclu, avec un sourire.
A noter qu'en 2012, c'est toujours la présidence tournante - à savoir l'ambassadeur danois puis le chypriote - qui assurera dans le pays, la représentation de l'UE sur place.
Commentaire : même si ouvrir une délégation en Iran paraît difficile et complexe aujourd'hui pour l'UE, politiquement, au moment même où elle prépare de nouvelles sanctions, cette présence directe paraît d'autant plus nécessaire que les relations peuvent être parfois tendues. L'Iran est un acteur incontournable sur plusieurs sujets clés, non seulement au niveau de la prolifération nucléaire mais aussi pour l'Afghanistan, la Syrie, la situation interne en Irak, et le bassin arabique.
N’était-ce par plutôt l’Iran qui avait refusé l’ouverture d’une DEL, déjà officiellement demandée déjà par le SEAE?
Au moment où les relations avec l’Iran ne sont pas des plus paisibles, notamment avec certains pays européens, il sera malvenu (mauvais signal politique), que l’Europe (UE) vienne s’installer à Téhéran… ce sera pour plus tard… Par contre, au lieu d’assurer la représentation par la présidence tournante, les pays pourrait se répartir des zones et les représentations de l’UE, voire accueillir dans leurs locaux la représentation de l’UE (économie d’échelle oblige)… sinon, ce sera toujours la logique du millefeuille, des doublons, qui coûte si cher (voir ce qui se passe en France). On aimerait que le libéralisme idéologique des Eurocrates se manifeste aussi dans le fonctionnement de l’UE : trouver la meilleure formule au meilleur (moindre) coût.
Ah bon, on boycotte le pétrole iranien mais on veut ouvrir une représentation? Bizarre. Ca c’est une logique à la Ashton. Malheureusement, elle a abandonné l’approche plus équilibré de M. Solana… voir http://lostineurope.posterous.com/riskante-wende-in-der-iran-politik (en allemand)